Storytelling préverbal : comment élaborer pour votre corps une autre histoire… (partie 2)

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Vous la réclamiez à corps et à cris, la voici ! La deuxième partie de mon post sur le storytelling préverbal risque de vous passionner, car, je l’espère en tous les cas, elle va vous permettre de comprendre à quel point le storytelling, c’est à dire la technique permettant de bien raconter des histoires, peut vous permettre au quotidien de traiter de nombreuses problématiques de communication.

Je dois, avant de commencer, vous expliquer une chose : il est beaucoup plus simple de raconter une bonne histoire, que de raconter une bonne histoire sur la manière de raconter une bonne histoire ! 😉 Cette publication, comme toutes celles de ce site d’ailleurs, ne sont que des pistes de réflexion, des éléments d’une réflexion très globale que je mène depuis de nombreuses années sur le storytelling dans la communication. Cette passion pour le storytelling est née dès l’enfance, dans la littérature, d’une part, et dans les séries télé américaines et les mangas que j’ingurgitais avec gloutonnerie et délectation…

Beaucoup de personnes me demandent comment devenir un bon storyteller… Je n’ai qu’une réponse : Dévorez des histoires, lisez, surtout, énormément, et faites du cinéma votre deuxième passion. Puis, sachez sortir des sentiers battus pour aller explorer d’autres modes de narration : le fameux schéma actantiel tant mis à l’honneur par le cinéma américain et la plupart des pros de la communication est loin d’être le tout du storytelling. Il n’en n’est qu’une infime partie, certainement la plus pauvre, même si la plus répandue…

Il y a tant d’histoires qui restent à raconter : pourquoi vouloir raconter la même histoire que celle de son voisin ?

Revenons à notre propos, même si la digression n’était pas superflue. Bien au contraire, gardez-là à l’esprit lorsque nous allons commencer à élaborer et penser notre propre personnage !

Storytelling préverbal : connectez-vous à votre acteur intérieur !

Suite à mon dernier article, j’ai reçu un mail d’un lecteur qui me posait la question suivante : comment construire un storytelling préverbal efficace si, à notre insu, notre corps ne fait qu’inlassablement parler de nous ? Est-il nécessaire d’entamer un travail sur soi ?

Je vais vous dire un secret : il est beaucoup plus simple de raconter une histoire, c’est à dire, dans ce cas précis, de se connecter à son acteur intérieur, que d’effectuer un travail sur soi. Certes, vous ne résoudrez pas vos problèmes intérieurs ! Le storytelling n’est pas une thérapie, mais seulement une technique pour communiquer autrement.

Se connecter à son acteur intérieur, cela signifie deux choses :

  • Prendre conscience que ce qu’on est peut être dissocié de ce qu’on parait ;
  • Habiter un personnage peut résoudre les problématiques vues dans la première partie de cet article.

A condition, bien entendu, que vous ayez créé le bon personnage ! Un personnage qui, certes, peut se parer de toutes les qualités dont vous rêvez, mais qui doit suffisamment vous ressembler pour ne pas qu’il vous échappe.

Quelques pistes pour créer le personnage que jouera votre acteur intérieur

Paradoxalement, le meilleur personnage à jouer pour votre acteur intérieur est celui qui vous ressemblera le plus !

Le storytelling utilisé dans la communication, et a fortiori dans le domaine du personal branding, ne signifie pas l’élaboration d’histoires mensongères. On peut tout dire, tout inventer dans une histoire : mais lorsque l’histoire se retrouve confrontée à l’épreuve du réel, il est essentiel qu’elle ne se fracasse pas, incapable de répondre à ce à quoi elle prétend.

  • Votre personnage doit disposer de vos compétences, inutile de vous en inventer ;
  • C’est dans votre vie que vous puiserez le passé de votre personnage ;
  • N’oubliez pas que l’échec est la composante essentielle d’un bon storytelling !

Une fois ces éléments intégrés, à vous d’imaginer votre personnage :

  • Quel est son caractère ?
  • Quelle est son allure, sa gestuelle ?
  • Quelle impression donne-t-il lorsqu’il parait en public, avant même qu’il ait commencé à prendre la parole ?
  • Quelles sont ses failles, ses zones d’ombres, ce qui, en définitive, le rendra si crédible, si humain ?

Pour effectuer ce travail, n’en déplaise aux accros au digital (dont je fais partie), rien ne vaut le papier et un crayon.

Vous n’aimez pas rédiger ? Créez une mindmap, ou encore un sketchnote ! Quelle que soit la technique utilisée, vous devez vous sentir parfaitement à l’aise avec elle !

Incarnez, et confrontez votre personnage à la réalité

C’est certainement l’étape la plus délicate : vous avez créé votre personnage, mais comment l’incarner ?

Pour l’incarner parfaitement, il va falloir tout simplement vous entrainer, et le confronter au maximum à la réalité.

Pour vous entrainer, faites-vous (bien) coacher : cours de théâtre, d’impro, coach individuel, personne n’est une île et seul cet entrainement sous le regard d’autrui vous permettra de, petit à petit, prendre possession de votre personnage. Si vous souhaitez découvrir un excellent site sur la question, je vous recommande spontanez-vous, le site de Ludovic Lecordier, mon coach à moi !

Puis, au delà de l’entrainement, c’est en mettant réellement en situation votre personnage que vous allez lui donner non seulement une réalité, mais également une épaisseur. Et là, rien ne vaut la pratique ! Si, par exemple, la spécificité de votre personnage est sa capacité à être à l’aise en public et à s’exprimer à l’oral (ce qui, en soi, n’est pas votre fort), il va falloir susciter un maximum d’occasions durant lesquels il sera amené à prendre la parole !

Bien entendu, ne vous lancez pas d’emblée dans un keynote devant une salle comble de 300 personnes ! Le storytelling n’est pas non plus une potion miracle ! 😀

Allez-y progressivement, et lorsque vous vous sentirez à l’aise dans votre personnage, commencez à le faire évoluer, tout simplement.

Vous allez vite vous rendre compte, en l’espace de quelques semaines ou quelques mois, que votre personnage, s’il n’est pas vous-même, sera devenu pour vous comme une seconde nature, et que vous parviendrez, grâce à lui, à affronter des situations qui vous semblaient impossibles ! Et surtout, puisque c’est notre propos initial (excusez mes digressions incessantes, mais je n’ai jamais réussi à me tenir simplement à mon propos !), votre corps, de même qu’un acteur jouant un personnage, va progressivement commencer à raconter l’histoire de votre personnage, c’est à dire une histoire maitrisée, parce que vous l’aurez créée.

Soyez simplement bien vigilant à toujours garder le contrôle de votre histoire !


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